enomag Edition 09

Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a récemment présenté le nouveau cadre légal pour les installations photovoltaïques et l’autoconsommation électrique. Quels en sont les conséquences et avantages pour les consommateurs ? Dans le cadre de la transition énergétique, la décentralisation de la production d’électricité sur base d’énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque, est un phénomène de plus en plus important. Déjà aujourd’hui, il existe des millions d’installations photovoltaïques placées sur des bâtiments d’habitation ou fonctionnels en Europe. Au Luxembourg, on compte actuellement un peu plus de 6.000 installations . En raison notamment de la très forte baisse des coûts de production des installations au courant des dernières années, il est à attendre que le recours à cette technologie va s’intensifier de façon considérable dans le futur. Avec ces développements, le rôle du simple consommateur d’électricité est soumis à un profond changement, vers un rôle plus actif , celui du «prosommateur » . En effet, à travers le nouveau cadre légal présenté récemment, les particuliers auront la possibilité de consommer eux-mêmes une partie de leur propre électricité produite avec leur installation photovoltaïque. Jusqu’à présent, les détenteurs d’installations vendaient généralement toute l’électricité produite au gestionnaire de réseau, en bénéficiant d’une rémunération spécifique. En outre, dans le futur, les «prosommateurs» auront également la possibilité de se regrouper sous forme de communautés énergétiques en vue de partager leur production avec d’autres utilisateurs. Ces communautés pourront se composer par exemple d’habitants d’un quartier mais également de personnes vivant à des endroits différents. Avec la réduction des coûts de production, l’autoconsommation sera ainsi financièrement plus intéressante comparée à la revente de l'énergie produite au gestionnaire de réseau. En recourant à l’autoproduction individuelle ou collective, il y a aura la possibilité de réduire les quantités à acheter à un fournisseur, de bénéficier d’une exonération de taxe pour l’électricité produite et autoconsommée et de réduire les coûts de réseau en étant bénéfique à ce dernier. Ces développements s’inscrivent dans la stratégie «Rifkin» et ont été élaborés dans le cadre du processus de la «Troisième Révolution Industrielle» . Les nouvelles dispositions légales , qui se trouvent actuellement en procédure, créent donc un cadre plus clair pour le concept de l’autoconsommation individuelle, ainsi que celui de l’autoconsommation collective au sein d’une communauté énergétique. La voiture électrique connaît depuis plusieurs années un succès croissant et les engagements pris par le Gouvernement pour promouvoir cette forme de mobilité témoignent de la volonté européenne de réduire les émissions de gaz à effet de serre en augmentant les quotes-parts. Néanmoins, les consommateurs s’interrogent : l’approvisionnement en électricité sera-t-il toujours garanti lorsque les prévisions communautaires seront avérées? Comment les différents acteurs prévoient-ils de faire face à cette évolution? Tout d’abord, il y a lieu de considérer que plus de deux tiers de la consommation énergétique de notre pays sont liés au secteur du transport  ; une réduction de notre empreinte carbone ne sera pas possible sans des mesures concrètes dans le domaine de la mobilité. À côté du développement de la mobilité douce et du transport public, un des moyens les plus prometteurs en vue de réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre est la mobilité électrique, plus particulièrement dans le domaine de la mobilité individuelle. En effet, l’électromobilité est trois fois plus efficace que les moteurs à combustion. Tandis qu’un moteur à combustion ne peut transformer qu’un quart du carburant en mouvement, le véhicule électrique peut utiliser au moins trois quarts de l’électricité chargée. Une diffusion rapide de la voiture électrique augmentera certes la consommation d’électricité dans notre pays. Toutefois, le contenu énergétique à mettre à disposition pour la même mobilité est trois fois moins important comparé aux carburants fossiles classiques. En ce qui concerne les actions de recharge , il est estimé que seulement 10% se feront dans le domaine public. Plus de 90% devraient se faire, soit à domicile, soit sur le lieu de travail : nos bâtiments deviendront les stations-service de demain! À court ou moyen terme, les quantités d’électricité nécessaires pour un développement croissant de la mobilité électrique devront pouvoir être fournies sans majeurs problèmes par l’infrastructure existante. Un défi croissant sera néanmoins la mise en place des équipements permettant une gestion intelligente de la recharge. Une telle gestion permettra de gérer les pointes de consommation supplémentaires de la mobilité électrique dans le réseau en raison de la recharge commune d’un nombre important de voitures électriques dans une zone déterminée. Le Ministère de l’Économie et les gestionnaires de réseau prennent actuellement les mesures et définissent les concepts qui s’imposent pour que les bâtiments d’habitation et les maisons à appartements soient équipés de façon adéquate pour pouvoir gérer la recharge des véhicules électriques. 9

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